dimanche 13 décembre 2020

Reforestation et géoréférenciation en territoire indigene

Bonjour a tous, 


Nous aimerions partager avec vous l'expérience vécue par un jeune belge et la communauté indigène de Conte Burica, avec l'appui de notre asbl.

Henri Dupont était en 3éme bachelier en sciences agronomique et réalisa son stage dans cette communauté bien connue de Mariposas (Meeest asbl) en 2019. Marie De Bouver présidente de l'asbl fût sa maître de stage.

De septembre à décembre, il séjourna dans une famille Ngöbe.


Pour nous qui nous intéressons aux minorités notamment ethniques, son stage et son rapport de stage nous permettent de mieux connaître le mode de vie de cette famille Ngöbe de Conte Burica et ceci depuis le point de vue d'un étudiant européen.


Grâce à ses recherches, Henri nous apprend que les Ngöbes pratiquent traditionnellement l'agriculture itinérante, mais que « suite à la diminution de la productivité de ce système de vie du fait de la pression démographique, de la dégradation de leurs terres et la pression urbaine, certains Ngöbes ont intégré le travail de producteur agricole, éleveur ou encore salarié. ».

Lors de son stage, Henri séjourna dans une famille du village et participa à la vie de la ferme familiale.

Il put ainsi observer et participer au cycle défrichement/ensemencement et ensuite transformation/conservation de cultures aussi variées que riz, manioc, piments, bananes, mandariniers, cocotiers,...

Il s'occupa également des animaux de la ferme, notamment en les nourrissant au moyen des cultures de l'exploitation familiale et alla au bout du processus en participant à l'abattage et à la transformation de la viande pour qu'elle puisse être vendue sur le marché local.

Henri appris également la pêche, la chasse et la cueillette qui font partie des pratiques régulières de cette famille.

Outre cette immersion dans la vie et le travail de cette famille de la communauté Ngöbe de Conte Burica, Henri lança le projet d'un corridor biologique par l'étude générale et la reforestation de ce corridor pour permettre la libre circulation de la faune entre les différentes parties de la jungle.


La forêt a subi dans cette région d'immenses dégâts suite aux événements climatiques catastrophiques liés au changement climatique ces 10 dernières années. Les défriches effectuées auparavant dans cette zone fragilisent également la foret.




« Grâce à cette immersion de quatre mois en territoire Ngöbe, Henri nous renvoie à notre responsabilité dans le changement climatique qui, comme on le sait touche en premier lieu les plus vulnérables.

L'expérience a été très riche en enseignement pour lui : intime compréhension de la possibilité d'un lien différent entre l'homme et la nature, choc interculturel , difficulté de vivre « sans réseau télécom ».

Henri nous a montré que ces prises de conscience sont à la portée de chacun de nous pour peu par exemple que nous nous intéressions vraiment à ce que vivent les peuples éloignés de notre vie « à l'occidentale ». »

Hugues Jouret, Mariposas asbl

Rapport de stage de Henri


Introduction du projet 
Henri Dupont


Il faut savoir que ce projet de corridor biologique ne s’insère dans aucun programme de développement national ou international. Il est une initiative indépendante de la famille indigène dans laquelle j’ai vécu, qui est ensuite soutenu par l’organisation belge grâce à laquelle j’ai été intégré à ce projet (Mariposas en el estómago a.s.b.l.). Ce projet trouve son origine dans les conséquences des phénomènes météorologiques catastrophiques vécus ces dix dernières années, en lien avec le changement climatique. Celles-ci participent à la fragilisation de la structure organisationnel et social des indigènes en tant que communauté autonome et participent au morcellement de la forêt tropicale humide, un ensemble d’écosystèmes vital pour la survie de nombreuses espèces de la faune et de la flore locale.

Globalement, le territoire indigène Ngöbe de Conte-Burica (TINCB) est situé dans la province de Puntarenas, dans les cantons de Golfito et Corredores. C'est la seule réserve autochtone du Costa Rica qui a frontières avec la mer. Le territoire est, selon la division du MINAET (Ministry of the Environment, Energy and Technology), dans la zone de conservation d'Osa (ACOSA), sous-région de Coto. Historiquement, les Ngöbes sont venus du Panama au Costa Rica, poussés par la destruction de la forêt et les pressions de la société moderne dans les années 1950.  Au niveau climatique, ce sont 3 à 4 mois secs par an et des précipitations annuelles d'environ 3000 mm. Les forêts représentent 69 % du territoire, et le reste correspond à des prairies et des bois secondaires. Au niveau ethnobotanique, les connaissances traditionnelles ne sont plus toujours transmises aux nouvelles générations. Il y a donc de moins en moins de médecines traditionnelles.


Selon moi, ce groupe ethnique se caractérise par sa forte identité et son authenticité, caractéristiques conservées grâce à son éloignement de la civilisation. Leurs racines culturelles se reflètent dans leur langue (le Ngöbere) ainsi que dans leur connaissance de la nature (ethnobotanique), les constructions typiques (les ranchs de palmiers), les robes des femmes très colorées, les sacs en fibres de teintures naturelles, les chapeaux entièrement fabriqué à partir de feuilles de palmier tressé, la cuisine traditionnelle. Les Ngöbes pratique traditionnellement l’agriculture itinérante utilisant la méthode de culture sur brûlis qui exigeait de vastes territoires pour pouvoir intercaler des zones de culture avec d'autres zones de jachère prolongée. Ils complètent leur alimentation par la chasse, la pêche et la cueillette de fruits, de plantes aromatiques et de champignon. Suite à la diminution de la productivité de ce système de vie du fait de la pression démographique, de la dégradation de leurs terres et la pression urbaine, certains Ngöbes ont intégrés le travail de producteur agricole, éleveur ou encore salarié.


Mon stage a pour première approche la compréhension au niveau agronomique de l’organisation d’un marché local sur lequel toute une communauté indigène s’appuie. J’ai donc évolué au sein du fonctionnement d’une famille se basant uniquement sur la production agricole et la relation avec la forêt pour subvenir à ses besoins. Mon objectif étant donc d'appliquer l’itinéraire technique du défrichement/ensemencement à la transformation/conservation d’une grande diversité de culture : banane, banane plantain, manioc, maïs, riz, piments, diverses variétés de haricot, mais aussi une diversité impressionnante de citronnier, oranger, mandarinier, plusieurs variétés de cocotier, le pommier d’eau, le manguier, etc. Je me suis aussi assuré de prendre soin de l’alimentation des animaux de la ferme, poules, dindes, canard, oie, cochon, chèvre, mouton, à l’aide des productions citées précédemment, ainsi que de participer à l'abattage et la transformation des viandes en un produit acceptable sur le marché local. De plus, l’apprentissage de la cueillette, de la chasse et de la pêche ont été des recours nécessaires à la compréhension du mode d’alimentation de cette communauté, cette culture.



Ensuite ma mission principale concernait le lancement d’un corridor biologique pour permettre une libre circulation de la faune entre les différentes parties de la jungle. A terme, c’est donc voir les populations d’animaux, en particulier celle du singe congo et du capucin à visage blanc, maintenir leur nombre et leur potentiel de reproduction. Pour cela, j’ai mené une étude générale du corridor visant à décrire les populations d’arbres et les variations écosystémiques rencontrées en son sein. J’ai aussi veillé au lancement de la reforestation d’une partie sensible du corridor, encore impactée par les défriches effectuées auparavant et qui le maintiennent non fonctionnel encore aujourd’hui.

Quant au ressenti après la réalisation dans ce stage, je me sens plus proche de mes idéologies en termes de compréhension de l’être humain et de la relation qu’il peut développer avec son environnement. J’ai compris au niveau organisationnel et social à quoi ressemble l’humain dans sa relation la plus pure avec la nature. Et de ce fait je comprends que la connexion que j’ai toujours eue avec la nature, m’initie à un mode de vie plus respectueux et décomplexifié. Je n’ai plus de crainte quant à ma place dans la société que j’ai toujours vue en souffrance car je sais maintenant que j’aurai toujours la chance d’être humain dans mon intégralité dans un environnement naturel. Je peux moi-même décider par un acte de volonté de vivre dignement cette souffrance car je sais d’où je viens et que je représente au sein de la société ce contact qui nous humanise.


Pour conclure cette introduction au rapport de stage disponible de manière intégrale, je retiens plusieurs points positifs et négatifs. J’ai éprouvé pas mal de difficultés à être en dehors d’une couverture réseau. En effet, en tant que stagiaire, les communications sont indispensables pour permettre une éventuelle réorientation de la part du promoteur. Ce qui a rendu ma prise de décision plus lente et difficile à porter. J’ai donc appris à l’assumer en restant objectif par rapport à l’effort que j’ai dû fournir dans tous mes déplacements pour rester joignable. Mais cela m’a offert une déconnexion indispensable à la compréhension du monde de vie des indigènes. J’ai été confronté à des habitudes et des difficultés qui m’étaient inconnues et parfois difficiles d’accepter. En effet, la précarité dans laquelle les indigènes vivent n’étant que très peu communiquée, il m’a été compliqué de m’adapter aux moments de manque et par conséquent de créer un dialogue à ce sujet. De plus, ceci induisait une charge supplémentaire au bon développement du projet forestier me menant à prendre conscience des différences de besoins qui nous animent entre européens et indigènes d’Amérique.

 Henri Dupont, 2020

Rapport de stage de Henri



vendredi 25 octobre 2019

équinoxe 2019 - nouvelles

Bonjour a tous, 

Ce petit article pour vous donner accès a un peu plus d'informations sur notre travail, car malgré le fait que nous n'ayons pas écrit pendant deux ans, les projets n'ont pas cessé d'avancer. 


Nous continuons de faire le lien avec des volontaires et jeunes belges en recherche de stages de fin d'études ici au Costa Rica dans des communautés indigènes ou paysannes respectueuses de l'environnement,  avec la belle collaboration que nous entretenons depuis déjà plus de deux ans avec l'asbl Mouvement d'Actions à Travers-Monde (MATM).



Le jeune et sympathique étudiant vivant depuis un mois déjà sur les hauteurs du village d'Alto Guaymí accompagne les habitants sur de nombreux projets mais plus particulièrement un projet de reforestation des parties de forêt détruites il y a trois ans par l'ouragan Otto, dont nous vous avions parlé au moment  il affectait les communautés avec lesquelles nous travaillons. l' idée est de reformer un couloir biologique qui permette aux animaux sauvages de passer d'une partie de foret a l'autre sans devoir descendre du couvert protecteur des arbres, ce qui n'était plus possible depuis les nombreux glissements de terrain de 2016.










  















Il sera sur place pendant trois mois et sera suivi d'une autre jeune étudiante belge travaillant sur des projets similaires.

jeudi 17 août 2017

Campagne 2017 pour la protection des tortues avec les jeunes Ngöbes


Bonjour les amis,

 
J'espère que vous allez bien. En ce jour d'anniversaire de création de l'association, je refais appel à vous pour la campagne 2017 de travail environnemental avec les ngöbes. Les premières tortues sont arrivées cette année à la mi-juillet, mais les mois de plus grande affluence sont de septembre à novembre. Pour bien les accueillir nous recevrons respectueusement vos dons et grâce à eux nous pourrons construire le nouveau vivier de cette année et acheter de la nourriture pour les jeunes locaux volontaires déjà sur place et très motivés!!


Nous voilà repartis pour une nouvelle saison de protection des tortues avec les jeunes ngöbes!! Nous ne pourrons le faire sans votre aide, voici donc notre nouvelle campagne annuelle de dons pour soutenir les jeunes dans leur travail de protection environnementale et de conscientisation de la population locale et jusqu'aux quatre coins du monde... D'avance merci!!

Voici el link de la campagne:

https://www.dono.be/actie/protegez-les-tortues-avec-les-indigenes-ngoe#.WZTBBLjalSQ